Les histoires de sorcelleries, une réalité bien africaine. Une pratique souvent  assimilée à de la magie, la sorcellerie a toujours existé dans les sociétés africaines.  Le sorcier est décrit comme une personne maléfique, jeteur de sort. Les personnes accusées de  sorcellerie, sont identifiées à travers leur âge, leur comportement, mais également leurs traits physiques. Elles sont vielles,  vivent isolés, le plus souvent abandonnées, sans enfants, bref marginalisées par la société.

                              SOURCE VIDEO : MATHIAS BEHON 

Ainsi, comme le démontre certaines vidéos, visibles sur le Net, les sorciers sont accusés à tort ou à raison de tous les péchés du monde. Certains sont brulés devant des places publiques, d’autres  jugés pour des faits sans preuves, sont condamnés  à de lourdes sentences , dont une peine de mort .La vidéo publiée par nos confrères de la Télévision privée, 2Stv en dit long  sur  ce phénomène. Cependant, une autre  vidéo disponible  sur le net,  met en évidence une séance d’exorcisme des populations  sur  de veilles personnes.

En Afrique central, au Cameroun, le code pénal, dans son article 251, réprime les pratiques de sorcellerie :« Est puni d'un emprisonnement de deux à dix ans et d'une amende de 5 000 à 100 000 francs celui qui se livre à des pratiques de sorcellerie, magie ou divination susceptibles de troubler l'ordre ou la tranquillité publique, ou de porter atteinte aux personnes, aux biens ou à la fortune d'autrui même sous forme de rétribution. »

 Une pratique bannie  par les religions révélées, les juifs ont souvent été perçus comme sorciers dans l'Europe du Moyen Âge, et persécutés à ce titre durant les siècles de chasse aux sorcières. Mais la grande majorité d'entre eux, perçoivent la pratique de la sorcellerie comme une forme d'idolâtrie, et donc une offense au judaïsme et à son Dieu.

La religion musulmane explique ce phénomène en ces termes, « la pratique en elle-même est semblable à celle en usage dans d’autres cultures. Elle s’apparente à des rites occultes et sataniques, elle consiste en des offrandes et des sacrifices d’animaux destinés au démon, à l’utilisation d’amulettes protectrices, de pentagrammes et d’incantations inintelligibles. Le sorcier se mettant sous l’égide du diable et des démons, fait appel à des forces du monde de l‘invisible (Alam al ghayb ) tels que les mauvais génies afin de lancer ses sortilèges jusqu'à semer la désunion entre l'homme et son épouse. « Or, il y avait des mâles parmi les humains qui cherchaient protection auprès des mâles parmi les djinns mais cela ne fit qu’accroître leur détresse. » (Coran, 72 : 6).

Sorcellerie à Bignona : condamnée à mort pour avoir volé des âmes

                                             SOURCE VIDEO : 2STV

Une étrange affaire de sorcellerie secoue encore les âmes dans le département de Bignona, au sud du Sénégal. Une femme d’un âge avancé, originaire de la Guinée Bissau, a été accusée d’avoir « pris en otage » 47 âmes, qu’elle voulait « manger » tout court. Cette mangeuse d’hommes aurait donc, selon une vidéo-amateur diffusée par la télévision privée 2Stv, profité de la cérémonie de circoncision pour s’introduire dans le bois sacré et s’emparer de l’âme des nouveaux initiés, au moment de leur crucial de leur passage dans le monde des adultes.

« Cette dame avait réussi à s’introduire dans le bois sacré, tard dans la nuit vers 1h du matin. Interpellée par les gardiens du bois sacré, sur sa présence sur ces lieux à cette heure, la dame soutient qu’elle voulait faire ses besoins, dans une zone interdite aux femmes. C’est ainsi qu’elle a été gardée jusqu’au petit matin, afin d’être jugée par les sages. Déshabillée, puis soumise à des interrogations », rapporte la 2Stv.

L’accusée n’a rien pu faire pour sauver son âme, et les accusations de sa propre fille viendront conforter ses accusateurs. Elle serait coutumière des faits. Assez donc pour qu’elle reçoive une sentence équivalant à la peine de mort, sans avoir englouti la moindre âme. L’histoire ne dit pas comment ses accusateurs ont pu récupérer les objets volés.